Pierres tombales de la Grande Guerre
Une des demandes les plus étonnantes faites au British Geological Survey fut celle de l’Imperial War Graves Commission pour la fourniture de pierres tombales. Le calcaire carbonifère de Hopton Wood (Derbyshire) étant insuffisant en quantité, et coûteux à transporter, la Commission étudia la possibilité de lui substituer une pierre similaire, le Lunel clair (calcaire carbonifère) de la carrière de la Vallée Heureuse à Marquise.
Lunel clair (www.mdy-france.com)
Pour comprendre l’ampleur de cette demande il faut rappeler que les Britanniques avaient pris la décision de ne pas rapatrier les corps mais de les regrouper et de les inhumer dans des cimetières militaires près du lieu où ils étaient tombés.
Carte et coupe simplifiée des carrières de la Société des Carrières de la Vallée Heureuse et du Haut Banc, Marquise, Pas-de-Calais (d'après Howe, 1918)
M. J. Allen Howe, conservateur au Geological Survey and Museum, fut envoyé pour étudier la carrière de Lunel clair et évaluer les quantités disponibles.
Malgré des conclusions positives, en 1920, la commission avait fini par décider d’employer la pierre de Portland, un calcaire gris-blanc tithonien qui avait longtemps été exploité sur l’île de Portland, dans le Dorset. La majorité des pierres tombales britanniques sont donc majoritairement des pierres de Portland et de Hopton Wood. Plusieurs autres pierres britanniques furent également employées pour des sépultures individuelles. Elles comprennent les pierres de Grinshill, Greenbrae, Robin Hood, Blue York et Woodkirk.
Ce sujet est traité par le British Geological Survey dans le livre 14-18 - La Terre et le Feu - Géologie et géologues sur le front occidental, réalisé par l'AGBP, le Comité français pour l'histoire de la géologie et la Société Géologique du Nord.