La reconstruction de la cathédrale de Reims
La restauration de la cathédrale de Reims, prise pour cible par les Allemands dès le 19 septembre 1914, a posé le problème de retrouver la pierre d'origine. Les carrières anciennes de calcaire lutétien des environs de Romain, au nord-ouest de Reims, avaient été ébranlées par les tirs, et les galeries, en partie effondrées, ne permettaient plus d’y tirer de la pierre. L’industrie de la pierre et les carrières de la région étaient ralenties faute d’ouvriers qui n’étaient pas revenus des combats.
-> page sur les carrières de Romain : http://tchorski.morkitu.org/2/romain.htm
L’architecte Henri Deneux dut faire venir le calcaire de Saint-Maximin (Oise) et un peu de l’Aisne, pour le gros-œuvre, côté nord. Il s’agit de calcaire de même âge géologique (environ 45 Ma) mais dont la patine, acquise au bout de quelques années d’exposition aux intempéries, se révèlera légèrement plus grise que celle des pierres anciennes.C’est pour cette raison qu’une nouvelle carrière sera utilisée plus tard, la carrière de Courville située à environ 25 km à l’ouest de Reims. Ce calcaire de Courville prend une patine dorée, identique à celle des pierres anciennes.
-> page sur la carrière de Courville : http://tchorski.morkitu.org/2/courville.htm
Photo 1
Les dégâts ont débuté sur le portail nord de la façade occidentale, avec le bombardement du 19 septembre 1914. Les tirs de l’armée allemande mettent le feu à l’échafaudage qui protégeait le portail. Le feu pénètre à l’intérieur et ruine les sculptures du revers du portail comme on peut encore le constater à l’intérieur (voir photo 1). Le calcaire visiblement éclaté, a pris une couleur rose sous l’effet de la chaleur.
Photo 2
Une poutre en feu tombe et décapite l’ange au sourire (photo 2). Les morceaux sont ramassés et conservés
Photo 3
Au XXIe siècle des travaux ont dû être entrepris sur le gable du portail nord qui menaçait de tomber, fragilisé qu’il était depuis un siècle (photo 3).
Annie Blanc, Livret-guide des journées d'étude de l'AGBP en Champagne et Argonne, et à paraître dans le livre Géologie et Grande Guerre.
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